L'interview minutée de Léa Drucker et Denis Ménochet

Jusqu’à la garde

“Il joue avec ça [Xavier Legrand] ; il ne fait pas une analyse psychologique des personnages, il les expose dans ces situations qui évoluent intensément. Et je crois qu’en tant que spectateur on comprend et on s’imagine… Il laisse énormément de place à l’imagination. Même si le film est très organique –c’est ce que j’adore au cinéma- il y a toujours cette petite part de mystère où on peut se raconter des choses.“


Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion.

L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça.

Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel.

On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD.

Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’ai aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.