L'interview minutée de Mehdi Fikri

Avant que les flammes ne s’éteignent

Malika (Camélia Jordana), désignée responsable de sa fratrie dès son plus jeune âge par sa mère, prend son rôle à cœur. La famille est composée de quatre enfants, deux filles, deux garçons : la plus jeune continue ses études, les aînés sont en couple et travaillent… Reste celui du milieu, le « mouton noir » que Malika a banni. Mais lorsque ce petit frère à problèmes meurt des suites d’une interpellation de police, la jeune femme embarque tout son entourage dans un long et pénible combat judiciaire.

Ancien journaliste, Mehdi Fikri signe avec Avant que les flammes ne s’éteignent un premier long métrage imprégné de ce qu’il a pu observer. L’ancrage est social ; l’envie de cinéma bien présente. Au micro de l’interview minutée, le réalisateur cite ainsi Sydney Lumet ; son désir de faire marcher intime et politique de front ; son besoin de créer une mythologie pour souder cette famille arabe de France. Et de souligner, sur ce versant, l’importance de la chanson d’Idir, Ssendu, plusieurs fois entendue dans le film.

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.