L'interview minutée de Sepideh Farsi

La Sirène

Abadan, Sud de l’Iran, septembre 1980. Cette date historique, début de la guerre Iran-Irak, signe la fin de l’enfance pour Omid, 14 ans : son grand frère vient d’être enrôlé au front, sa mère quitte la ville avec le reste de la fratrie, tandis que lui décide de rester avec son grand-père paternel. De rencontre en rencontre, il va alors se retrouver à livrer des repas aux derniers égarés de la cité et à élaborer un plan d’évasion collective sur une nouvelle arche de Noé, ô combien significative pour lui…

Sepideh Farsi, réalisatrice de La Sirène, a elle-même vécu la période qu’elle dépeint dans le film. Au micro de l’interview minutée, elle explique pourquoi elle a eu recours à l’animation pour raconter cette histoire et les détails qu’elle a soignés pour faire exister la ville en profondeur. Elle s’arrête sur un passage qui a servi de plan test pour tous les dessinateurs engagés sur le projet. Elle revient sur les multiples significations du titre du film. Elle dit l’importance de l’humour et de la poésie.

 

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.