L'interview minutée de Thomas Lilti

Un métier sérieux

Début d’année scolaire dans un collège lambda. Un jeune professeur de mathématiques, Benjamin (Vincent Lacoste), fait là ses premiers pas d’enseignant. Nous le suivons entre les cours, où il apprend à maitriser sa classe, et la salle des profs où il peut compter sur la bienveillance et l’humour de ses nouveaux collègues.

Après la médecine (Hippocrate — le film et la série —, Médecin de campagne, Première année), l’école ! Vus par Thomas Lilti, les deux univers entretiennent un certain nombre de problématiques communes : des institutions fragilisées, l’isolement, le manque de moyens, les questionnements sur la vocation… Mais dans Un métier sérieux, comme dans ses précédents films, le réalisateur veut aussi croire en l’humain et à la force du collectif.

Autant d’aspects évoqués au micro de l’interview minutée par Thomas Lilti qui, fils d’une enseignante, dit aussi sa longue fascination pour les salles des profs et livre, par ailleurs, une anecdote « envers du décors » sur un survêtement porté par le personnage joué par François Cluzet

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.