Demain est à nous

L'effet colibri

Moins d’un an après le succès de son drame animalier Mia et le lion blanc, Gilles de Maistre renoue avec le documentaire militant, genre qui l’avait fait connaître à ses débuts. Avec Demain est à nous, le réalisateur signe un film aussi lumineux que sérieux sur le pouvoir des actions individuelles.

Un documentaire comme Demain est à nous aurait pu aisément passer inaperçu. Il ne sème aucune graine d’où germerait un grand bouleversement cinéphile, tant par sa forme – un découpage proche du reportage télévisuel – que par son fond – la force politique de la jeunesse, thème en vogue et incarné notamment par Greta Thunberg.

Là où Gilles de Maistre étonne et suscite l’enthousiasme, c’est lorsqu’il décrit les initiatives citoyennes menées à bien par les enfants à travers le monde. Tandis qu’il veut simplement nous faire prendre conscience de l’utilité des petits gestes pour l’amélioration de notre planète, nous comprenons toute la grandeur de leur portée. En effet, les protagonistes du film réalisent des exploits : une banque écologique, l’annulation de mariages forcés, la lutte pour de meilleures conditions de travail…

Nul doute que ce casting de héros sonne comme le point fort du documentaire. Trouvant des solutions concrètes à des sujets perdurant et problématiques pour les adultes, ils contredisent l’a priori selon lequel un enfant penserait moins bien qu’un adulte. Mieux encore, ils nous remémorent notre propre jeunesse, quand naissait ce sentiment d’injustice de ne pas être pris au sérieux du fait de notre âge.

Certes, insister davantage sur les résistances et rejets auxquels leurs actes les confrontent aurait été le gage d’un regard plus abouti sur le réel. Mais in fine, il se dégage de ce kaléidoscope de projets et de portraits une crédibilité et un positivisme revigorants pour le spectateur.