Un monstre géant terrorise et détruit Séoul. Pendant ce temps, Gloria quitte son compagnon et sa vie à New York pour retourner dans la petite ville du Midwest d’où elle est originaire. Mais en regardant des reportages à la télé sur la catastrophe de Séoul, un doute l’accable : et si elle et le monstre étaient liés ?
Dès les premiers plans du film, on se demande si l’on ne s’est pas trompé. Un parc en Corée du Sud, des enfants qui jouent. Soudain, un monstre géant apparait. Attendez, il y a Anne Hathaway sur l’affiche, pourquoi le film commence comme Godzilla ou autre Keiju Eiga japonais ? C’est une comédie romantique qu’on voulait voir, pas Pacific Rim ! Mais très vite, on est rassuré : quelques séquences plus tard, nous voilà avec Anne Hathaway dans une petite ville américaine, faisant connaissance avec le boy-next-door, le voisin sexy, veille connaissance que Gloria (Anne Hathaway) avait déjà oubliée alors qu’elle retourne au village après des années passées à la ville. Cette fois-ci, on est en terrain connu : on aperçoit tous les codes de la rom-com, et on anticipe certaines conclusions. Sauf qu’à nouveau, le film nous emmène ailleurs. Gloria est alcoolique, et ce voisin hipster qu’on croyait sympathique s’avère totalement odieux et misanthrope. C’est justement dans le mélange habile et parfois sournois des genres que réside le talent du réalisateur Nacho Vigalondo. Colossal est un film de monstre, un film fantastique, un film social par moments aussi, tout en étant la plus stéréotypée des comédies romantiques. Ainsi, le film ne cesse de nous surprendre, même dans notre esprit de contradiction. Il insère des éléments fantastiques à la japonaise très inhabituels pour un film américain de ce genre ; dessine des personnages complexes, à problèmes ; sans jamais pour autant briser les codes d’une comédie romantique ultra balisée, mais très efficace, destinée au marché de la vidéo. Diablement surprenant.