I Used to Be Darker

Taryn, blonde adolescente enceinte, ne se résout pas à regagner le foyer familial en Irlande du Nord après un séjour dans le Maryland. Elle atterrit à Baltimore chez Kim, sa tante musicienne, sans savoir que celle-ci est en train de divorcer de Bill. « Bienvenue dans mon enfer personnel », lui dit sa cousine Abby… Tout en cadres dans le cadre, rapprochant les protagonistes au cœur de l’écran large, ou au contraire, mesurant la distance entre eux, le film s’écoule comme la vie, avec ses lenteurs et ses accélérations, ses moments de vide, ses silences qui en disent long. Une colère éclate à cause d’un gaufrier introuvable. Une chanson douce évoque une époque révolue et la guitare dont elle est sortie explose contre un mur. Des larmes s’écrasent furtivement devant un album photos. Le film tire son titre d’une ballade et en épouse la forme musicale, du rock sauvage à la country, en passant par le free jazz et les mélopées nostalgiques. Personnelle et universelle, cette histoire d’une famille en train de se détruire ne pointe ni bourreaux, ni victimes. Chacun a ses raisons et il n’y a pas d’âge pour apprendre à grandir. « Ça craint d’être une mère ? », demande Taryn à Kim. « Non, mais c’est dur ».