Dix pour cent

Bouquet final ?

Serait-ce vraiment la dernière saison de la série à succès Dix pour cent ? Ce final trouve le juste équilibre entre drôlerie et mélancolie, et s’achève sur une conclusion très habile, qui ferme les portes d’ASK, mais pas à double tour…

Derrière son rutilant casting de guest starsCharlotte Gainsbourg, Franck Dubosc, José Garcia, Sandrine Kiberlain, Sigourney Weaver (oui !) et Jean Reno – cette quatrième saison résonne comme la plus mélancolique de la série créée par Fanny Herrero (relayée cette fois par le tandem Vianney Lebasque et Victor Rodenbach) et un gang d’auteurs brillants sur une idée de Dominique Besnehard, également producteur. Car derrière la drôlerie des situations et les dialogues qui fusent, ces six épisodes, réalisés par Marc Fitoussi et Antoine Garceau, racontent le mal d’apothéose et de renouveau de certains acteurs (Franck Dubosc, Sandrine Kiberlain), la perspective d’une fin de carrière (Jean Réno) et, de façon plus générale, la menace de la solitude et la peur de l’abandon de chacun et chacune. Or c’est précisément toutes ces failles béantes qui rendent ces personnages dépendants les uns des autres et très attachants.

Dix pour cent a beau donner à voir un microcosme supposé glamour aux dessous pas toujours flatteurs, cette série pétillante aura su, depuis son lancement en 2015, s’amuser des turpitudes humaines et rendre hauts en couleur comédiens désireux d’être aimés et agents (Camille Cottin, Liliane Rovère, Thibault de Montalembert, Grégory Montel, Laure Calamy…), prêts à tous les sacrifices pour les faire rayonner.

La fin, judicieusement tricotée, à la fois pour tirer le rideau et laisser une continuité possible, accentue cette mélancolie latente. Il n’empêche que la plupart de ces épisodes sont truffés de drôlerie (mention spéciale à Nicolas Maury et sa scène tordante, où il singe une remise de prix avec, en guise de trophée, un flacon de laque à cheveux !). Quant à celui starring Sigourney Weaver – quelle bombe ! -, il est traversé par une vitalité contagieuse (la réplique finale de la formidable Isabelle Candelier lors du Skype avec sa fille (Fanny Sidney) est hilarante, et le « dans tous mes films » de Guillaume Gallienne, auteur de deux long-métrages, aussi !). Alors, oui, on milite pour une suite. Parce que, dès le générique et l’apparition des motifs de la moquette d’ASK, se fait sentir, en filigrane, un immense amour du cinéma et de celles et ceux qui le font.