L'interview minutée de Kôji Fukada

Suis-moi je te fuis

Une nuit, le séduisant Tsuji (Win Morisaki) sauve la belle Ukiyo (Kaho Tsuchimura) immobilisée sur un passage à niveau. Mais la demoiselle en détresse s’avère plus complexe et surtout plus insaisissable qu’attendu et la vie du pragmatique employé de bureau s’en trouve sens dessus-dessous.

Venu présenter, dans le cadre du festival Kinotayo et des Saisons Hanabi, Suis-moi je te fuis, qui forme un diptyque avec Fuis-moi je te suis (en salle le 18 mai), le réalisateur Kôji Fukada s’est totalement prêté au jeu de l’interview minutée. Il y évoque, entre autres, le manga à l’origine de son projet, l’envers du décors de certaines scènes, ses allusions au Privé de Robert Altman… Kôji Fukada est traduit par Rina Kitagawa.

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.