Une école vétuste, en banlieue parisienne, à l’heure de la rentrée des classes. La directrice Zahia (Rachida Brakni) tente de sauver ses murs et l’idéal républicain, tandis qu’un nouvel établissement se construit en face pour répondre à l’arrivée d’un public plus aisé et moins mixte. Une enseignante débutante, Marion (Anaïd Rozam), propose alors de mettre les élèves en contact avec la nature. Le reste de l’équipe pédagogique se laisse embarquer, avec plus ou moins de motivation, dans ce projet d’école verte.
Carine May, co-réalisatrice avec Hakim Zouhani de La Cour des miracles, et le comédien Mourad Boudaoud, se sont prêtés au jeu de l’interview minutée. Ils racontent comment cette apparente comédie critique, en profondeur, « l’école à la carte » ; comment un ingénieur du son a démissionné après avoir écouté le brouhaha du vieux bâtiment choisi par les réalisateurs ; l’importance du collectif ; le post-générique « à la Marvel ».
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.