L'interview minutée de Antoine Desrosières

A genoux les gars

“C’est l’idée que chaque situation doit raconter quelque chose et atteindre son point de rupture, son point de limite. Et je pense que dans cette situation là, justement, que vous avez choisie -ou trouvée- et bien : on est dans une situation où on travaille, vraiment, sur le seuil d’incompétence des personnages. Qui est quelque chose qui m’intéresse aussi. Le seuil d’incompétence des DEUX personnages qui se confrontent. Et puis c’est aussi une scène de comédie ; je crois qu’elle est drôle… A un moment du film où, à une minute près, vous étiez dans le drame.“

 

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion.

L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça.

Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel.

On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD.

Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’ai aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.