A genoux les gars

Sexe, mensonge et vidéo

Trois ans après son court métrage Haramiste, Antoine Desrosières retrouve Inas Chanti et Souad Arsane pour A genoux les gars, comédie sexuelle inégale et piquante, présentée à Cannes en mai dernier dans la section Un Certain Regard.

Il y a trois ans, la surprenante filmographie d’Antoine Desrosières, prenait un nouveau chemin avec Haramiste. Ce court métrage, très drôle et d’une insolente liberté, pourrait se résumer en une longue et revigorante discussion sur le sexe entre deux sœurs, incarnées par Souad Arsane et Inas Chanti. Les mêmes comédiennes, toujours dans le costume des deux sœurs, reviennent dans le nouveau long métrage du réalisateur, A genoux les gars, présenté à Cannes dans la section Un Certain Regard.

La question du sexe est évidemment omniprésente dans ce film, qui tourne autour d’une assez fumeuse affaire de chantage à la sex-tape. Disons-le tout de suite, cette volonté de narration est le vrai défaut du film, qui se serait bien passé de ce piteux suspense, trop longtemps délayé. Mais on peut tout aussi bien faire abstraction de cette intrigue prétexte pour admirer l’énergie et l’inventivité du réalisateur et de ses deux actrices et coscénaristes, quand il s’agit de parler sexe au cinéma. Car, c’est finalement ce qui semble intéresser le plus Antoine Desrosières et, en la matière, le spectateur est servi. Les scènes dialoguées, d’une grande liberté, parfois scabreuses, souvent drôles, font d’A genoux les gars une comédie du langage piquante, très actuelle et finalement plutôt pertinente. Devant la caméra, la fraicheur des comédiens emporte souvent l’adhésion, mais l’incontestable vedette du film reste Souad Arsane. D’un abattage impressionnant, la jeune comédienne déploie avec vigueur une énergie et un talent burlesque hors norme (elle pourrait être actrice du muet !) qui emportent l’adhésion.