L'interview azimutée

Rencontre avec Cécile de France, actrice

Lors de la promotion de Möbius d’Eric Rochant, on l’aura vue élégante, montée sur talons aiguilles, chevelure dorée, regard azur. Dans la droite lignée de son personnage glamour, cueilli par le charme d’un homme secret, Cécile de France joue le jeu de la sophistication. Elle sait aussi quitter les sentiers balisés, le temps d’un échange aux accents dadaïstes.

Aimez-vous les boussoles ?

Oui, parce que j’aime bien dormir la tête au nord.

Interview azimutée avec Cécile de France. Photo SMS par Annick Holtz.

Avez-vous le sens de l’orientation ?

Non, pas trop. Je peux même me perdre dans des couloirs très facilement.

Interview azimutée avec Cécile de France. Photo SMS par Annick Holtz.

Bordélique ou ordonnée ?

Ni l’un, ni l’autre. C’est par phases. Le rangement est un nettoyage du cerveau qui peut faire du bien. Spontanément, je dirais que je suis moyennement bordélique.

Avez-vous lu Alice au pays des merveilles ?

Non, mais j’avais vu le dessin animé, enfant, et j’ai été assez traumatisée, notamment par son côté onirique sombre. Comme je n’aime pas trop me souvenir de mes rêves, cette histoire a une résonance négative en moi.

Interview azimutée avec Cécile de France. Photo SMS par Annick Holtz.

Les aventures de Tintin ?

Nous les Belges, nous sommes toujours fiers des compatriotes connus à l’étranger. Mais je n’aime pas Tintin, je le trouve un peu niais, pas très funky.

Et Milou ?

Déjà un peu mieux ! J’aime surtout le Capitaine Haddock.

Interview azimutée avec Cécile de France. Photo SMS par Annick Holtz.

Quel film vous a marquée, enfant ?

Pelle le Conquérant de Bille August. Je l’ai vu dans un vieux cinéma de quartier près de chez moi. C’est mon premier bouleversement cinématographique.

Y a-t-il des actrices américaines qui vous inspirent ?

Non, plutôt des actrices anglaises, notamment Tilda Swinton. C’est vraiment ma référence. J’aime ses choix de films. Je trouve sa carrière très classe. J’ai beaucoup de respect pour elle.

Interview azimutée avec Cécile de France.

Aimez-vous porter des lunettes à l’écran ?

Pour des rôles, avec grand plaisir. C’est un accessoire de jeu assez ludique pour un acteur.

Pratiquez-vous le chant ?

Je suis assez mauvaise chanteuse, mais je vais débuter les répétitions de Anna, une comédie musicale de Serge Gainsbourg qui sera jouée au Théâtre du Rond Point en septembre, puis en tournée. Là, il va falloir que j’apprenne le chant.

Interview azimutée avec Cécile de France. Photo SMS par Annick Holtz.

Votre truc pour contrer le trac ?

Je n’ai pas de truc. Si j’ai le trac pour un film, je bosse. Et au théâtre, je suis impatiente d’aller sur scène, car je sais qu’au premier pas, le trac disparaît.

Interview azimutée avec Cécile de France.

Aimez-vous faire la sieste ?

Pas du tout, je déteste ça, parce que je suis incapable de dormir un quart d’heure et de faire une sieste reposante. Si je dors, c’est plutôt une heure et demie et après je suis K.O. J’ai du mal à lâcher prise la journée. Le soir, il n’y a aucun problème, mais la journée, je n’aime pas ça.

Aimez-vous les déguisements ?

Oui, j’en ai une collection depuis que j’ai 10 ans. Elle rassemble des vêtements de mon arrière-grand-mère, comme des choses que j’ai chinées. J’aime bien me déguiser en garçon avec des postiches, ou en Américaine des années 1980.

Interview azimutée avec Cécile de France. Photo SMS par Annick Holtz.

Travaillez-vous vos démarches à l’écran ?

Elles sont importantes et je les travaille. Notamment dans Möbius.

Talons hauts ou talons plats ?

Dans la vie, toujours talons plats. Et quand c’est nécessaire dans mon travail, talons hauts, à mon plus grand désespoir !

Êtes-vous sportive ?

Pas spécialement, mais si c’est nécessaire pour un rôle, je peux le devenir. Ce fut le cas pour Un secret, Gardiens de l’ordre, Haute tension, Où est la main de l’homme sans tête et d’autres. A chaque fois, c’était beaucoup de préparation physique avec une coach, cascadeuse. Donc s’il le faut, oui, mais dans l’âme, non, je ne le suis pas.

Travaillez-vous votre voix ?

Oui, bien sûr, à chaque rôle. Pour Möbius, il y a eu un vrai travail pour la rendre plus grave. Il fallait effacer ce qu’il y avait d’enfantin chez moi. Contrairement à Fauteuils d’orchestre, par exemple, où je pouvais vraiment laisser libre cours à ma voix enfantine.

Êtes-vous sensible aux accents ?

J’adore ça. Aussi parce que je viens de Belgique, où l’accent est partie intégrante de l’humour. Je trouve que les accents donnent un petit peps au quotidien !

Interview azimutée avec Cécile de France. Photo SMS par Annick Holtz.