Une famille à louer

Une famille à louer est à retrouver sur CINE+ A LA DEMANDE.

Jean-Pierre Améris le reconnaît lui-même, c’est dans ses comédies qu’il s’exprime le plus personnellement. Ainsi en avait-il été dans Les Émotifs anonymes (2010),  où sa timidité excessive, son trac paralysant, son angoisse existentielle avaient fait l’objet d’un fort amusant traitement thérapeutique. Il en va de même avec Une famille à louer. Cette fois, c’est son pessimisme envahissant, son enfance de mal-aimé, sa quête d’une vie familiale équilibrée qui sont passés au crible… hollywoodien. Le cinéphile peut y retrouver une atmosphère, tantôt enjouée tantôt triste, qui avait fait le charme de certains films de Gregory La Cava (Mon homme Godfrey) ou de Frank Capra (Vous ne l’emporterez pas avec vous). Ici, Benoît Poelvoorde – désopilant et touchant – incarne un richissime quadra-génaire, qui, en manque de repères familiaux, propose à une mère de deux enfants, enjouée mais obérée (pétillante Virginie Efira), de partager sa vie temporairement, en échange de l’acquittement de ses dettes. Des dialogues pertinents (coécrits avec Murielle Magellan), une réalisation très soignée (à l’exception d’une scène !), un rythme bien soutenu, une interprétation hors pair des rôles secondaires (François Morel, Édith Scob et les deux enfants, Pauline Serieys, Calixte Broisin-Doutaz) contribuent à la réussitede cette fort sympathique comédie, justement ancréedans la réalité sociale de son temps.