La Maison de la radio

C’est un travail au long cours. Une plongée dans les méandres de la maison ronde de Radio France, en bordure de Seine. Six mois durant, Nicolas Philibert s’est immergé en équipe réduite au cœur de ce lieu de partage. Pour en restituer, sur une trame de 24 heures, le fourmillement, la diversité, l’énergie et le mystère. Car comment filmer un univers radiophonique sans en trahir la nature strictement phonique ? Le réalisateur d’Etre et avoir ou La Ville Louvre s’attarde sur des visages. Des visages qui écoutent, plus qu’ils ne prennent la parole. Et de ces regards attentifs, surpris, suspendus, se dégage une présence irradiante. Il y a ce grand reporter stoppé dans son élan vers des contrées en danger, cette rédactrice en chef volubile, cette réalisatrice attentive et patiente, cette femme écrivain aux yeux humides, ce comédien au timbre rassurant, ces choristes investis, et tous les autres. Tous ceux qui, de jour ou de nuit, prêtent leur voix, recueillent, trient, commentent et transmettent des informations, des sons, de l’émotion. Il est passionnant de les observer, et par leurs ondes, de se laisser porter.