Cannes, 71e

Entre auteurs confirmés et premières œuvres, la 71e sélection officielle du plus célèbre festival de cinéma au monde promet quelques réjouissances et un certain nombre de surprises.

Les années se suivent et se ressemblent (presque) quand il s’agit d’évoquer la traditionnelle conférence de presse destinée à annoncer les films de la prochaine sélection cannoise. Pour la 71e manifestation, Thierry Frémaux a promis en préambule son lot de surprises et de révélations. Si celles-ci se concentrent majoritairement dans la section Un Certain Regard (six premiers films contre un seul en Compétition), la programmation cette année a quand même un petit goût d’inattendu. En attendant les repéchages de dernier jours, on peut évoquer quelques noms remarquablement absents cette année : Claire Denis, Olivier Assayas, Laszlo Nemes, Jacques Audiard, Lars von Trier ou encore Paolo Sorrentino. Du côté des concurrents pour la Palme d’Or, Stéphane Brizé revient avec Vincent Lindon, pour En guerre, qui se présente comme une suite thématique et esthétique de La Loi du marché, Lee Chang-dong retrouve la Compétition et le cinéma avec Buh-Ning, huit ans après son dernier film, Poetry. D’autres pointures attendues comme Matteo Garrone, avec Dogman, et Jia Zhang-ke, vont partager l’affiche avec Jean-luc Godard avec son très espéré Livre d’image. Autour de ces cadors, quelques jeunes pousses viennent faire leurs premiers pas en sélection, comme Eva Husson, avec Les Filles du soleil, son second film, ou Ryusuke Hamaguchi, avec Asako I&II, dont la présentation suivra de peu la sortie en salles en France de son film fleuve, Senses. Trois ans après la révélation du Fils de Saul, la Compétition se paie même le luxe d’un premier film, Yomeddine, comédie égyptienne, une entrée forcément intrigante dans la compétition.

Du côté du Certain Regard, on est heureux d’apprendre qu’Antoine Desrosières va présenter À genoux les gars, confectionné avec l’équipe du pétillant court métrage Haramiste, tout comme on est impatients de découvrir Long Day’s Journey Into Night, deuxième film de Bi Gan (Kaili Blues), qui s’annonce comme un tour de force cinématographique. Sur un sujet difficile, Les Chatouilles, coréalisé par Andréa Bescond et Eric Métayer, fait partie des premiers films attendus, tout comme Gueule d’ange, de Vanessa Filho, soutenu par Marion Cotillard, qui continue d’aller là où on ne l’attend pas. Deux comédiennes viendront présenter leur second film en tant que réalisatrices, Nandita Das avec Manto, et Valeria Golino avec Euphoria, tandis que le kazakh Adilkhan Yerzhanov a déjà la palme du titre le plus élégant de la sélection, The Gentle Indifference of the World.

Hors-compétition, enfin, deux titres, sûrement musclés, Arctic et The Spy Gone North, composent l’encore incomplète sélection des séances de minuit. Et pour les amoureux de grands écarts cinématographiques, Romain Goupil revient avec La Traversée, qu’il a effectuée en compagnie de Daniel Cohn-Bendit, tandis que Wim Wenders présente son portrait d’un célèbre ecclésiastique, Le Pape François : un homme de parole.