Journée de la Création de L’ARP

« On va vers un Soleil Vert »

Mardi 18 avril, rendez-vous au Cinéma des Cinéastes (Paris 17e) pour une journée de débats avec des cinéastes et des créateurs autour des questions d’écologie. C’est la cinquième Journée de la Création de L’ARP, qui sera introduite par l’auteur et dessinateur de bande dessinée Christophe Blain. Coauteur avec Jean-Marc Jancovici du livre le plus vendu de 2022, Le Monde sans fin (Dargaud), il évoque pour BANDE A PART les thématiques de l’écologie et de la cinéphilie.

 

Pourquoi avoir voulu parler d’écologie à travers une bande dessinée documentaire, Un monde sans fin ?

C’est parti d’une angoisse. Grâce à mon frère qui me l’a fait découvrir, je suivais le travail de Jean-Marc Jancovici. Les canicules se multipliaient et m’angoissaient – à l’époque, on ne faisait pas systématiquement le lien avec le réchauffement climatique. Pendant un an, ça m’a travaillé énormément. Mon frère m’a alors conseillé d’en faire un livre. Et dès qu’il me l’a dit, j’ai su qu’il fallait que je le fasse. Et j’ai écrit à Jean-Marc Jancovici.

Que peut apporter le travail créatif – en bande dessinée comme au cinéma – sur des sujets de société comme l’écologie ?

C’est difficile pour moi de répondre à cette question. C’est ma manière de faire passer un message. Je suis auteur de bande dessinée, alors si j’ai quelque chose à dire, ça prendra la forme d’une bande dessinée. L’acte m’a semblé naturel. Je ne me suis pas posé la question de la forme que ça devait prendre.

Y a-t-il sur les questions d’écologie, des films qui vous ont marqué ? Lesquels, et pourquoi ?

Il y en a bien sûr plusieurs, mais j’en citerai surtout un : Soleil Vert de Richard Fleisher (1973). Ce film a cinquante ans, et parlait déjà du réchauffement climatique et de la surpopulation. Je me demande s’il n’est pas lié aux travaux de Dennis Meadows, un scientifique du MIT, qui, en 1972, a mené des recherches très poussées sur les perspectives d’évolution de l’humanité si les ressources continuaient à être utilisées telles qu’elles l’étaient à l’époque, et si la population continuait de croître de la même manière. Les résultats de ses études sont terrifiants, mais ils se vérifient avec le temps. Dans Soleil Vert, l’histoire se passe en 2022. D’après Meadows, cela devrait être un peu plus tard. Mais on s’en rapproche dangereusement. Si on ne fait rien, on va vers un Soleil Vert.