Découverte intéressante que ce Festival de cinéma indépendant d’Oldenburg, au Nord de l’Allemagne, considéré comme le petit cousin (germain) de Sundance…
A Oldenburg, du 14 au 18 septembre, il s’est passé des tonnes de choses. Rétrospective et hommages, en leurs présences, dédiées à Christophe Honoré, Amanda Plummer et Nicolas Cage, qui ont tous trois reçu un prix pour leur carrière. Sélection de courts et longs-métrages, dont A tous les vents du ciel du français Christophe Lioud qui vit son actrice principale, Noémie Merlant, remporter le prix d’interprétation, The Apprentice (Çirak) premier long-métrage turc très remarqué signé Emre Konuk qui a reçu le prix du public et la première mondiale de Stray Bulletts, un petit polar culotté et rageur réalisé (interprété, monté, coproduit et mis en musique) par l’Américain Jack Fessenden, 15 ans au moment du tournage, un de plus à l’heure actuelle.
Orchestré par Torsten Neumann, son directeur, le festival propose des projections nombreuses de films originaux et indépendants, voire underground. Il comporte aussi une particularité : certaines présentations de films ont lieu à la JVA, Justizvollzuganstalt, c’est-à-dire la prison de haute sécurité, immense bâtiment entouré de grilles et de barbelés. Dedans, les longs couloirs verts et rouges, la fouille et les sacs et téléphones à la consigne, les portes qui s’ouvrent et se ferment constamment sur les visiteurs encadrés de gardiens… Une expérience en soi. C’est là qu’Amanda Plummer, joyeuse et facétieuse actrice sans chichis, a présenté, devant une dizaine de détenus et une trentaine d’invités du Festival, Pulp Fiction de Quentin Tarantino, accueilli par de nombreux rires et suivi d’un Q & A vivant et amusant au cours duquel elle a dit beaucoup de bien de tous ses partenaires (Tim Roth, Samuel Jackson, John Travolta, pour les scènes du diner la concernant) et évoqué son rapport à sa carrière, dont les dates, les creux et les bosses ne sont pas sa priorité : « J’oublie tout, j’ai dans la tête un muscle très spécial pour oublier, ce qui compte c’est aujourd’hui et demain. »