Ronit Elkabetz la flamboyante

Ronit Elkabetz vient de nous quitter ce 19 avril 2016. Actrice géniale dans Mariage tardif, Alila, Mon trésor, La Visite de la fanfare, Tête de Turc, La Fille du RER, Les Mains libres, la série Trepalium et tant d’autres films encore qu’elle a marqués de son empreinte. Grande réalisatrice, signataire avec son frère Schlomi d’une magnifique trilogie, qu’elle a aussi interprétée : Prendre femme, Les Sept Jours et Le Procès de Viviane Amsalem. Ronit Elkabetz, 51 ans, mère de deux enfants a été emportée par un sale cancer. Elle était une magnifique personne, engagée, généreuse, volcanique, flamboyante. Cette superbe brune aux yeux sombres et si joyeux, qui parlait d’une voix rauque et envoûtante était née d’une famille Marocaine et vivait en Israël. Elle a débuté au cinéma dans son pays, du jour au lendemain, après des études de stylisme, dans un rôle principal qui fit d’elle une star Le Prédestiné de Daniel Wachsman. Elle avait vingt-cinq ans. Huit ans plus tard, elle a tout plaqué, un jour, pour repartir à zéro et venir en France : sans parler un mot de notre langue elle a débarqué à Cannes pendant le Festival en 1997, puis est allée frapper à la porte de la Cartoucherie de Vincennes pour travailler avec Ariane Mnouchkine. Elle a redémarré à zéro, « comme un bébé », disait elle en riant. Elle a écrit et interprété un one woman show sur la vie de Martha Graham, puis joué au théâtre sous la direction de Dan Jemett et de Jean-Louis Martinnelli. Elle a enchaîné avec un rôle de travesti dans Origine Contrôlée de Ahmed et Zakia Bouchaala en 2001, en France, puis est repartie tourner et vivre en Israël. Trois ans plus tard, elle se réinvente encore en scénariste et réalisatrice et se lance avec son frère Schlomi dans l’aventure de Prendre femme, très inspiré de la vie de sa mère, qu’elle interprétait avec sa fougue incendiaire. Ronit Elkabetz était une personnalité inouïe. Elle avait du talent pour tout, à commencer par la vie. Elle a déclaré un jour être devenue actrice par hasard, mais avoir « senti un maelström dans (s)a tête » la première fois qu’elle a lu un texte à voix haute. Le maelström, c’était elle.

 

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