Cannes, c’est demain !
Entre révélations et valeurs sûres, un tour d’ensemble de l’alléchante sélection officielle 2017, au sein de laquelle quelques thématiques semblent déjà se dessiner.
Comme chaque année, le petit jeu des prédictions autour de la sélection officielle prend fin avec la révélation d’une quarantaine de titres, répartis entre la Compétition, Un Certain Regard, et des séances hors compétition, qu’elles soient spéciales ou de minuit. Et cette année encore, les surprises ne se trouvent pas forcément au sein de la sélection, mais parmi les absents. Si Thierry Frémaux a commencé par chiffrer le nombre de femmes en sélection officielle (toutes sections confondues), on ne peut que remarquer l’absence de deux réalisatrices. Celle tout d’abord de Deniz Gamze Ergüven, dont le Kings, avec Daniel Craig et Halle Berry, semblait en bonne voie de complétion, mais surtout celle de Detroit, de Kathryn Bigelow, dont la première bande annonce, et le titre officiel, venaient d’être révélés la veille de l’annonce de la sélection. Sachant que le film sort début août aux USA (donc, avant Toronto), on se demande bien ce qui l’écarte de tout circuit officiel balisé.
Mais ne nous attardons pas trop sur les absents et regardons un peu ce que nous propose cette 70e sélection. Quelques grandes lignes semblent déjà se dessiner : Thierry Frémaux l’a laissé entendre à travers la lecture de certains synopsis, la question centrale des migrants et des réfugiés reviendra dans plusieurs films. On voit aussi se profiler plusieurs biographies d’artistes : Rodin, Barbara et Godard, dans des films qui s’annoncent évidemment très différents les uns des autres. On peut bien sûr (et surtout) effeuiller la sélection officielle sous l’angle gourmand des auteurs en présence. Et parmi les grosses attentes de la Compétition trônent Sergei Loznitsa et sa Femme douce. Sera-t-elle bressonnienne ou dostoïevskienne ? On sait juste pour l’instant qu’elle se présentera sous la forme d’un road movie de 2h40. La présence de Robin Campillo et de son film sur Act Up attisent également la curiosité. Tout comme le retour de Lynne Ramsay sur la croisette avec You Were Never Really Here, mettant Joaquin Phoenix en vedette. Les présences de Michael Haneke, Kornél Mundruczó ou encore d’Andreï Zviaguintsev sont bien sûr de sérieux appâts pour les cinéphiles du monde entier. Les révélations se feront comme d’habitude du côté du Certain regard, qui présente sept premiers films, mais laisse aussi la place à quelques auteurs reconnus et habitués de Cannes, comme Laurent Cantet, Kiyoshi Kurosawa ou encore Mathieu Amalric. En attendant bien sûr les autres premières œuvres distillées au sein de la Quinzaine des réalisateurs, dont le programme sera dévoilé jeudi 20 avril, et de la Semaine de la critique, dont c’est la vocation première, qui annoncera, elle, sa sélection dans les jours qui viennent.