L'interview minutée de Vincent Lacoste et Antoine de Bary

Mes jours de gloire

« Je pense qu’effectivement, et la musique du film participe à ça, c’est un mec qui se voit sur une plage des Caraïbes, alors qu’il est à Paris en train de taper le bitume. Pour moi, dans son esprit, il a toujours l’imagination de se dire que d’une minute à l’autre, il pourrait se retrouver à l’autre bout du monde, dans des conditions bien meilleures, et que c’est ça qui le fait tenir. »

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.