L'interview minutée de Sébastien Betbeder

Tout fout le camp

Thomas (Thomas Scimeca), journaliste local, interviewe à domicile le musicien Usé (Usé) sur son expérience d’ex-candidat municipal. Une chose en entraînant une autre, les deux hommes ne se quitteront plus, surtout après leur rencontre avec un JoJo (Jonathan Capdevielle) plus mort que vif – ou vive-versa. Le trio ainsi formé s’enrichira encore d’une comparse (Léonie Dahan-Lamort) et traversera de nombreuses aventures.

Comédie noire teintée de fantastique et de politique, histoire d’amitié, road movie : dans Tout fout le camp, le réalisateur Sébastien Betbeder se permet tout, y compris une citation typographique du Série noire d’Alain Corneau – comme il s’en explique grâce aux hasards de l’interview minutée.

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.