L'interview minutée de Marie Perennès et Simon Depardon

Riposte féministe

Le Havre, Brest, Paris, Amiens… Dans les grandes agglomérations comme dans les petites villes, des collages féministes (faits de lettres peintes en noir sur des feuilles blanches format A4) s’étalent sur les murs. Tantôt cocasses, tantôt glaçants, ce sont autant de messages, d’interpellations visuelles, qui dénoncent le machisme de base, le harcèlement de rue, les féminicides…

Marie Perennès et Simon Depardon, réalisateurs de Riposte féministe, ont rencontré, à travers toute la France, certaines des jeunes colleuses qui se réapproprient ainsi l’espace public. Via l’interview minutée, les deux documentaristes expliquent l’importance de cette parole multiple et directe, le chemin pour la recueillir et ce qu’elle raconte de notre société.

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.