Casquette (Philippe Rebbot) et Brindille (Antoine Bertrand) vivent dans la rue, mais peuvent compter l’un sur l’autre et sont portés par leurs rêves de voyages. Un mercredi, ils partagent – plus ou moins accidentellement – leur traditionnel ticket de Loto avec un jeune punk à chien (Côme Levin) et ils gagnent. Pas le gros lot ; une belle somme cependant. Mais, pour pouvoir encaisser un tel montant, il faut un compte en banque. Et pour avoir un compte en banque il faut des papiers et une adresse…
Avec Trois fois rien, la réalisatrice Nadège Loiseau propose un conte ancré dans la réalité où, sur le ton de la comédie, elle questionne la normalité, le rapport à l’argent et aux humains : autant d’éléments qu’elle développe dans cette interview minutée.
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.