L'interview minutée de Swen de Pauw

Maîtres

Bienvenue dans une année en immersion au cœur du cabinet des avocates Christine Mengus et Nohra Boukara. Les deux juristes se sont spécialisées dans le droit des étrangers, un domaine où les règles ne cessent d’être rebattues, généralement au détriment des plaidants. La caméra capte ainsi les instants de vie décisifs de clients confrontés à toutes sortes de situations problématiques qui trouveront, ou non, résolution. 

Au micro de l’interview minutée, le réalisateur de Maîtres, Swen de Pauw, insiste en effet sur le fait que le temps du cinéma n’étant pas celui de la justice, son propos n’a jamais été de suivre les affaires jusqu’à leur verdict, mais bien de livrer une chronique de ce pan de justice (et d’injustice) méconnu. Et encore plus, de donner à voir et entendre ces personnes invisibilisées parce que venues d’ailleurs ; ainsi que leurs avocates hautes en couleurs qui se noient sous la paperasse pour faire avancer les choses. Swen de Pauw détaille un dispositif basé sur la confiance et évoque les subtilités du montage.

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.