L'interview minutée de Denis Do

Funan

« Ca aurait été intéressant de jouer ça, mais ça aurait nuit à la narration. Ca aurait été intéressant dans un sens parce que c’était ce qui était voulu par le régime Khmer rouge, mais est-ce que ça aurait été la chose dont le film avait besoin ? Je ne pense pas. On a besoin de reconnaître les protagonistes. Et l’auteur graphique a fait un super travail : morphologiquement, il a conservé les traits, on peut même parler d’ossature sous cet aspect charnel du dessin, il a réussi à conserver tout ça et à mettre en place cette évolution graphique sur tous les personnages. »

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion.

L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça.

Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel.

On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD.

Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’ai aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.