Cannes 2021 et ses thématiques #5

Les médias et les réseaux sociaux au cœur de nos vies

Retour sur les grandes thématiques qui ont traversé la passionnante 74e édition du Festival de Cannes.

Ils sont partout, plus que jamais dans nos vies : Internet et les médias bousculent nos habitudes, chahutent nos destins et s’affirment comme un moyen de faire pression individuellement sur le monde.

Les films de Cannes ont largement raconté cet état de fait, comme une nouvelle donne : dans Le Genou d’AhedNadav Lapid utilise la menace d’un cinéaste prêt à mettre sur le réseau l’enregistrement d’une représentante du ministère de la Culture du gouvernement israélien, avouant son opposition à la pratique de faire signer aux artistes un formulaire pour les ficher.

Dans le magnifique et humaniste Un héros d’Asghar Farhadi, un homme simple (Amir Jadidi, magnifique) devient une célébrité dans les médias et sur les réseaux parce qu’il a rapporté à sa propriétaire un sac empli d’or trouvé dans la rue. Peu à peu, son périple est entaché de fake news, qui cabossent son image jusqu’à sa chute.

Dans France, Bruno Dumont met en scène l’attention perpétuelle et quasi obsessionnelle aux réseaux sociaux d’une journaliste (Léa Seydoux) accompagnée de son attachée de presse (Blanche Gardin), afin d’éprouver sa notoriété et modeler son travail d’information.

Jacques Audiard montre dans Les Olympiades combien la jeune génération est sous l’emprise des commérages numériques, notamment lorsque Nora (Noémie Merlant) est vilipendée à cause de la vidéo d’une strip-teaseuse online que l’on confond avec elle, jusqu’à ce que la première rencontre la seconde et s’attache à elle, via les écrans.

Dans NitramJustin Kurzel raconte comment un mec paumé (Caleb Landry Jones, Prix d’interprétation masculine Cannes 2021) est inconsciemment mû par l’atrocité de carnages meurtriers qu’il découvre à la télévision.

Dans Tout s’est bien passé de François Ozon, Emmanuèle (impeccable Sophie Marceau) découvre par le biais du web les explications de la maladie de son père et trouve la membre d’une association en Suisse (Hanna Schygulla) permettant le suicide assisté.

Enfin, dans le très réussi film d’animation Belle de Mamoru Hosoda, une immersion dans l’application U aux 5 milliards d’abonnés permet à une lycéenne de campagne de devenir une superstar du réseau et de changer de vie.

La communication 3.0 aux conséquences salutaires ou dramatiques est le reflet d’une véritable révolution de regards, portés par les cinéastes d’aujourd’hui.

 

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