La Tour 2 contrôle infernale

L’humour braque

Ce prequel de La Tour Montparnasse Infernale (Charles Nemes, 2000) remonte dans la lignée des calamiteux laveurs de carreaux. Au début des années 1980, Ernest et Bachir (Eric Judor et Ramzi Bedia, inénarrable couple qui jamais ne s’essouffle), chacun père d’un petit garçon, sont deux spationautes transformés en demeurés après un entraînement musclé dans une cabine de dépressurisation. Engagés comme simples bagagistes à Orly, ils se retrouvent au milieu d’un sombre complot ourdi par le gang des Moustachious. Réalisé par Eric Judor et écrit avec son compère Ramzi Bedia et Nicolas Orzeckowski, le film recycle le pastiche de film-catastrophe avec une bonne dose de clins d’œil et citations du précédent (qui, lui-même, fonctionnait en références) et aussi quelques nouveautés liées à la filiation et à l’air du temps. Il empile les gags avec une énergie démesurée : humour décalé, non-sens, jeux de mots dignes de l’Almanach Vermot, comique de répétition, ça fuse dans tous les sens et, au passage, des scènes et des dialogues font souvent mouche. Autour du duo, la troupe de comédiens (Marina Foïs, Grégoire Oestermann, Philippe Katerine, Serge Riaboukine…) se déchaîne sans compter et ça marche. De ce film plein comme une poupée gigogne se dégage une impression de joyeux bric-à-brac, et même une poésie inattendue.