The Bling Ring

2008-2009. Los Angeles. Des villas de stars sont cambriolées par un gang, le Bling Ring. Trois millions de dollars en cash et objets de grandes marques sont dérobés. Les braqueurs sont de jeunes et riches Californiens. Une matière brute très cinématographique, dont Sofia Coppola s’empare dans son cinquième long-métrage. L’occasion de croquer une nouvelle fois l’adolescence, mais surtout une génération. Celle qui a grandi sous Facebook et Twitter et fait de l’exhibitionnisme, une façon de communiquer. La cinéaste troque la lenteur de l’évanescent Somewhere contre un tempo très vif.

Un rythme nécessaire pour conter les frasques de cette bande pour qui le vol est rite de communion. Trimbalant son objectif dans des baraques labyrinthiques et longeant de grandes baies vitrées, Sofia Coppola peint un Los Angeles où l’absence de vie privée est devenue la norme. Un lieu facile et glamour, où tout est à portée de main. Elle y explore des demeures comme on entre dans la caverne d’Ali Baba, s’amuse avec les codes de la célébrité jetable. Et derrière ses allures de petite farce sociale, The Bling Ring confirme les obsessions de la réalisatrice : l’aliénation, l’ennui, le culte de soi, le « sous influence ».

Par Mélanie Carpentier