Le réalisateur et scénariste de Nos voisins, les hommes (2006) signe son deuxième long-métrage. Un dessin animé givré, avec un adorable bonhomme des neiges.
Karey Kirkpatrick ? C’est lui qui avait pondu le scénario pas bébête de Chicken Run (2000), réalisé par les chenapans des studios Aardman, Peter Lord et Nick Park. C’est lui aussi qui avait travaillé à l’adaptation de James et la pêche géante (1997) de Roald Dahl, mis en scène par Henry Selick. L’Américain a longtemps écrit pour le cinéma, a fait ses classes dans les années 80 chez Disney, signé le script de nombreux dessins animés et films familiaux, avant de passer à la réalisation avec Nos voisins, les hommes (2006). Faire son film, son rêve : « Quand j’écris un film, j’écris ce que je vois, mais la façon dont les réalisateurs voient les choses est toujours différente de ce que vous espérez et c’est donc un sentiment de frustration».
Karey Kirkpatrick, pour son deuxième long de réalisateur, met la tête à l’envers et fait descendre des nuages une bande de yétis aux faux airs d’hommes des cavernes, avec grottes et lois gravées dans la pierre. De leur société primitive, ces adorables bêtes s’échappent pour découvrir les hommes, ces monstres aux petits pieds et aux voix ridicules.
C’est tout simple, et c’est drôle, vif, intelligent. Karey Kirkpatrick s’est amusé comme un gosse à faire du cartoon burlesque comme il en regardait dans son enfance, petit spectateur épaté par la dinguerie irrévérencieuse des Looney Tunes, leur humour farfelu, leurs situations incongrues, leurs courses poursuites marteaux, leurs gags visuels à gogo. « Dans un cartoon, vous pouvez tout faire », répétait Tex Avery, dont Yeti&Compagnie cherche à ranimer la petite folie, le petit grain de fantaisie, avec juste un peu moins d’ironie et de transgression. Mais c’est au poil, et assez malin pour y faire tenir tout un tas de thèmes, dont l’apprentissage de l’autre et la tolérance.