Wonder

Mélo de la plus belle eau

Un enfant différent fait l’apprentissage de la dureté du monde : il entre à l’école. Cela affecte toute la famille. À bonne distance entre mélo et comédie, un film pour rire et pleurer…

Adapté d’un best seller pour la jeunesse de R.J. Palacio (Éditions Presse Pocket), Wonder respecte la matière littéraire d’origine et confronte les voix off des membres de la famille Pullman. Auggie, 10 ans, né avec une malformation faciale qui a nécessité plusieurs opérations douloureuses, est le premier à s’exprimer et le ton est immédiatement donné. Très intelligent et ultra conscient de la réalité de sa maladie et des conséquences qui en découlent pour sa vie, ce garçon qui se dit ordinaire, qui aime Star Wars, le foot et les blagues, est vu par ses parents, Isabel et Nate, et par sa sœur Via, comme un être extraordinaire, la « merveille » du titre. Pour les autres, il est au mieux effrayant, au pire un monstre. Ne cédant que vers son final à une démonstration un peu pompeuse (mais néanmoins touchante), le film distille avec finesse son message sur la différence en prenant en compte le vécu de chacun, des proches aux professeurs, en passant par les camarades de classe. C’est original, émouvant et souvent drôle. Le jeune Jacob Tremblay est juste et facétieux, Izabela Vidovic qui interprète sa grande sœur (de loin le rôle le plus complexe, car elle est celle qui a été « sacrifiée ») est une révélation, le couple formé par Julia Roberts et Owen Wilson est une évidence. Entre mélo et comédie, Wonder parvient à un équilibre inouï, une petite musique mi gaie mi triste qui nous poursuit longtemps après la projection.