Fin de la saga mythique. Tout y est. Le bien, le mal (et réciproquement), les droïdes drolatiques, les combats aériens et les duels au sabre laser. Et même les fantômes tant aimés… Plaisir enfantin garanti !
Comment conclure à la fois une trilogie et le dernier volet de LA saga culte démarrée en 1977 ? Vaste sujet, qui a entraîné les fans et les autres dans de nombreuses conjectures. Toutes les réponses sont désormais sur les écrans projetant ce neuvième épisode, intitulé Star Wars – l’ascension de Skywalker.
J.J. Abrams (excellent réalisateur de Mission : impossible III et Super 8) qui avait donc initié la troisième trilogie en 2015 avec Le Réveil de la force est l’homme de la situation. Ayant grandi avec la saga, il la connaît par cœur et lui voue une admiration absolue. Cet épisode, coécrit avec Chris Terrio (scénariste prodige d’Argo de Ben Affleck) est donc plein de révérence et de références. Tout comme Le Réveil… qui vit l’arrivée des nouveaux personnages que sont Rey (Daisy Ridley), la pilleuse d’épave sentant en elle une force inconnue (voire plusieurs) ; Poe (Oscar Isaac) le meilleur pilote de la Résistance ; Finn (John Boyega), stormtrooper devenu rebelle ; et Kylo Ren alias Ben (Adam Driver), jeune Jedi dont le côté obscur a pris le dessus…
Sans oublier BB-8, le drolatique droïde orange et blanc formé de deux boules roulant l’une sur l’autre et émettant des sifflements et pépiements nasillards. On retrouve par ailleurs le mutique R2D2 et le raisonneur C3PO, Chewbacca et ses grognements, et ce sont ces personnages, robots et créatures, qui portent l’humour et la légèreté du film.
Leia Organa, princesse devenue générale, est présente à travers des images tournées pour l’épisode VII, alors que son interprète Carrie Fisher était décédée à l’issue du VIII, Les Derniers Jedi, signé Rian Johnson. Le paradoxe étant que Luke Skywalker et Han Solo sont morts dans les épisodes précédents, tandis que les comédiens Mark Hamill et Harrison Ford sont, eux, bien vivants. Mais, comme dans tout final qui se respecte, les chers fantômes se manifesteront, d’une manière ou d’une autre…
Personnage phare de la saga, seule femme dans le monde d’hommes de la trilogie originelle, Leia, dont l’optimisme a été maintes fois rappelé au fil des derniers films, porte, autant que Rey, la conclusion… Et c’est d’autant plus fort qu’elle est une sorte d’apparition, d’ultime souffle de vie et de lumière.
Pour le reste, les passages obligés sont là. Les combats aériens sont un peu répétitifs, mais la musique opératique de John Williams les accompagne avec faste. Et, même s’ils restent chorégraphiés comme leurs prédécesseurs, les duels au sabre laser, dans des décors renouvelés (notamment au milieu d’une mer démontée), sont splendides. Enfin, le trio Rey/Finn/Poe fonctionne joliment, ils se houspillent comme des mômes et se soutiennent et s’adorent de même. Et si on peut reprocher peu d’évolution dans leurs personnages depuis trois films (même les atermoiements de Rey se suivent et se ressemblent), les acteurs sont aussi investis qu’agréables à regarder. Et puis, Adam Driver est vraiment passionnant en Kylo Ren, son apparente impassibilité donnant à cet être écartelé une puissance à la fois effrayante et déchirante.
Sans doute y avait-il quelque chose d’impossible à conclure Star Wars, film et franchise, autrement que dans le respect du cahier des charges. Alors, malgré le vague regret de ne pas être plus surpris, il reste le plaisir indéniable, devant ce dernier opus, de retrouver tout ce qu’on aimait, depuis toutes ces années (quarante-deux ans, mazette !)… Et c’est enfantin et joyeux.