Un duo de bras cassés vit de trépidantes aventures en grande banlieue parisienne. Pour son premier long-métrage, Martin Jauvat présente à l’ACID une comédie d’aventures aux personnages attachants, tendres et barrés.
Pour son premier long-métrage, le prolifique Martin Jauvat – dont les passionnés de courts-métrages suivent le travail depuis le formidable Les Vacances à Chelles en 2019 – prolonge un récit amorcé dans le film court Grand Paris Express : une bromance de pieds nickelés pleine d’amour et d’humour absurde.
Sur un chantier d’une nouvelle ligne du métro parisien, deux amis banlieusards découvrent un mystérieux « artefact ». Jouant avec les codes du jeu vidéo et du cinéma populaire, quelque part entre un roman d’Aurélien Bellanger et le Da Vinci Code, cette comédie barrée, sans cesse surprenante, filme la banlieue comme jamais elle n’avait été vue au cinéma : comme une terre à explorer, façon Indiana Jones. Si les questions sociales sont abordées au détour d’un dialogue, ici priment l’humour et l’aventure, comme une lettre d’amour à cette France périphérique, dont on a trop souvent dit qu’elle était laide.
Ici, la banlieue est un paysage de mystères, de secrets, dont l’Axe Majeur de Cergy-Pontoise sert d’indice et où la tour de télévision de Romainville est au cœur d’un gigantesque complot. Si le scénario de Grand Paris s’essouffle un peu dans son dernier quart d’heure, on lui pardonne bien volontiers, tant Martin Jauvat, filmant le territoire urbain de manière ludique, propose un univers de cinéma unique et nouveau.
Pierre Charpilloz