Landes

C’est un combat qui se trompe d’époque. Dans les années 1920, Liéna découvre, à la mort de son mari, le monde qui l’entoure. Alors qu’on veut faire d’elle une rentière calme et docile, elle se révèle femme de caractère. La voilà donc fermement décidée à lancer ce que beaucoup, dans ces terres agricoles arides, considèrent comme une utopie : l’électrification de toutes les métairies de son domaine. Mais la vie n’est pas simple dans les Landes, et la forêt ne fait pas de cadeaux à ceux qui l’exploitent. Liéna va ainsi devoir composer avec un climat social explosif, entre grèves ouvrières et attitude butée de propriétaires terriens qui ne comptent pas affaiblir leurs privilèges.

Landes est un beau portrait de femme libre, qui se veut aussi reflet de toute une région, dont il dessine l’étendue et la gravité – c’est la part figurative du film, et ses limites, dans le même temps.
Landes est aussi une plongée dans un monde archaïque, aux côtés d’une héroïne qui va découvrir lentement ce qu’il se passe hors de la bulle où on l’avait confinée. C’est en cela un film méritant, porté par une actrice, Marie Gillain, qui impose une prestance qu’on lui avait rarement vue à l’écran. Elle est magnifiquement accompagnée de Jalil Lespert, magnétique, et de Miou-Miou, ainsi que d’un casting belge vivifiant.