Les Gazelles

Elle a osé Ozu. Monsieur Ozu ! On ne peut pas donner au personnage d’un premier film un tel nom, sans avoir le goût de la comédie conséquente, cruelle et élégante. Mona Achache, avec ce nom accroché au générique de Le Hérisson (2009), a jeté des ponts avec le maître japonais et son grand cinéma des mœurs, de la vie et de ses vicissitudes. Ce n’est pas la copie d’un style magistral, ni d’une esthétique complexe, mais une très lointaine résonance qui bruit jusqu’au second film de la réalisatrice, Les Gazelles.  Avec ce film amical et choral, chargé d’une aimable vitalité et d’une considérable dynamique, elle célèbre la vie nouvelle et l’aspiration à l’amour d’une bande de filles d’aujourd’hui, entre la trentaine et la quarantaine. Des célibataires de longue ou fraîche date, d’avant le mariage ou d’après le divorce, entre crises de rire et de larmes, fêtes arrosées et drague osée, soirs d’espoir et lendemains de désespérance. Le couple se forme, se déforme, se reforme : la grande roue des sentiments tourne la tête et la liberté du cœur ne saurait être qu’un vertige. Jamais grave, toujours souriante et ironique, cette comédie au féminin courbe de jolies séductions et d’indéniables charmes. La bande de filles compose une galerie de caractères attachants, qui doivent évidemment aux tempéraments débordants de ses comédiennes – beau casting.  Elles courent, elles courent, Les Gazelles !