À 14 ans

Drôle, juste et glaçant

C’est la rentrée, Sarah, Jade et Louise se retrouvent pour leur dernière année de collège. Les garçons, les parents, le sexe et le lien qui les unit sont leurs sujets de prédilection. D’amies inséparables, elles ostracisent Jade avant de se réconcilier. En quatre mouvements, quatre saisons, la réalisatrice capte une période charnière dans la vie de trois adolescentes. La fin de l’enfance, l’affranchissement qui semble lié au passage à l’acte en matière de sexualité : tout un monde d’être et de paraître qui se reflète d’abord dans un langage beaucoup plus cru, cruel et violent que la réalité de ce qu’elles vivent. Fourmillant de détails et de notations (les réseaux sociaux, les parents, la transgression…), coloré et lumineux, ce premier long-métrage bénéficie de la présence à des postes-clés de deux vétérans : Caroline Champetier à l’image et Yann Dedet au montage. Cet apport indéniable renforce la cohérence intime du projet, qui ressemble par moments à un documentaire pris sur le vif dans les salles de classe, aux tables familiales et dans la chambre des jeunes héroïnes. Après Respire de Mélanie Laurent, À 14 ans capture l’essence de très jeunes filles cherchant leur place en ce monde. Les comédiennes, débutantes pour bon nombre d’entre elles, sont sidérantes de naturel, de fraîcheur, d’intelligence. C’est drôle souvent, glaçant régulièrement, juste la plupart du temps.