Les conquérants

C’est une comédie dramatique, une fantaisie oxygénée, un western tellurique. A l’origine du deuxième long-métrage de l’écrivain-réalisateur Xabi Molia (8 fois debout), une anecdote traumatique : alors qu’il prenait spontanément une photo de l’intérieur d’un temple tibétain, le jeune homme fut maudit publiquement par un moine lama qui lui prédit les pires horreurs à subir vivant et mort ! Hanté dès lors, Xabi Molia s’inspire de cette malédiction et propulse sur les routes pyrénéennes deux demi-frères en proie avec la malchance, afin de tordre le cou au sortilège légué par leur père en héritage.

Sur ce terrain tragi-comique, Xabi Molia envisage Denis Podalydès (qu’il dirige pour la troisième fois, après son court-métrage S’éloigner du rivage et 8 fois debout) et Mathieu Demy en aventuriers de fortune. Le premier apporte son sens du burlesque élégant, le second, ses airs de grand enfant égaré. Molia, avec leur complicité, tente une échappée sur des terres fantasques et installe ses personnages dans d’inconfortables situations. On se souviendra longtemps du duo Podalydès-Demy estimant ses chances de survie face à un ours affamé, au beau milieu d’une forêt ; instant cocasse plein de charme et d’humilité.