American Bluff

Dans la longue liste des films de genre et des sous-genres, le film d’arnaque a le vent en poupe. Il offre des surprises à répétition au spectateur, permet de jouer avec le suspense et l’humour, et de mettre en scène des personnages hauts en couleur. Steven Soderbergh a révolutionné le genre avec sa série des Ocean’s Eleven, Twelve et Thirteen, et Louis Leterrier, il y a quelques mois, y ajoutait une pincée de magie et créait ses Insaisissables. Après l’acclamé Happiness Therapy et l’uppercut Fighter, on n’attendait pas forcément David O. Russel sur ce terrain-là. Encore moins dans l’arnaque en costumes. C’est pourtant dans les années 1970 qu’il pose les bases de son American Bluff, arnaque de haut vol menée par Irving Rosenfeld, alias Christian Bale, et sa maîtresse Sydney Prosser, incarnée par Amy Adams. Le tout sous la houlette de Richie DiMaso, Bradley Cooper, agent du FBI qui n’est pas à quelques petits arrangements près pour faire tomber le « crime organisé ». Et le tout malgré la femme « officielle » d’Irving, Rosalyn, jouée par Jennifer Lawrence. Un casting de haut vol qui retrouve un réalisateur avec qui ils avaient déjà tourné. Et dégagés de la « phase d’observation », David O.Russel et ses acteurs peuvent s’occuper du jeu, des personnages, les tournant toujours plus en ridicule, soulignant leurs travers avec un bonheur palpable. Leurs jeux de dupes sont visibles, par tous. C’est aussi ce qui fait tout le plaisir du film.