L'art de passer pour une dingue en cinq minutes chrono (chronique) #1

Chronique de la translation ferroviaire

Jeudi 24 octobre 2019. Le train OUIGO T8X6G4 entre en gare de l’Est à Paris (Place du 11 novembre 1918, 75010 Paris). 

Je suis cuite de fatigue. Les nuits blanches, grises ou zébrées s’étant accumulées, je titube presque, mais parviens à gagner ma place sans heurts, ni trébuchements (trébucheries ? trébuchages ? trébuchasions ? trétrucs ?) : ouf ! 

Je glisse ma valise cabine sous mon siège en priant pour qu’il n’y ait pas de punaises de lit qui rôdent alentour. Ces petites bêtes sont devenues un vrai fléau. Inquiétant. Le monde du minuscule aura-t-il raison du genre humain et de sa santé mentale ? Pour ceux qui ont subi une invasion des dites bestioles, c’est la crise de nerfs assurée H24. So let’s pray ! (Blague à part, une copine de ma soeur, mère de trois têtes blondes en très bas âges, s’est retrouvée à récurer à genoux les interstices de son parquet parisien avec une brosse à dents javellisée : de quoi postuler direct à la réédition du jeu « Le Docteur Maboul » dans sa version premium !).

À ma gauche, un homme robuste débute un consciencieux travail sur son ordinateur (l’individu, suréquipé*, possède une large tablette sur ses genoux et un ordi portable dernier cri) : il semble intégrer des données en lien avec le jazz dans un tableau Xcel aux contours presque esthétiques. 

Je n’ai ni la force de coucher sur papier mes foisonnantes idées du moment, ni celle de lire la biographie d’Edgar Morin qui a la corpulence d’un pavé de mai 68 (le livre, pas l’homme). Je suis HS et seule la musique me fait envie. Me voici ainsi partie pour un mouvement translatoire de la capitale de France vers la capitale d’Europe, Strasbourg City. 

Dans mes oreilles, Alain Souchon, Julien Clerc et bien d’autres se font la courte échelle. Je sombre dans une espèce d’état hypnotique, lorsque soudain… 

 

ENTRACTE (TO BE CONTINUED) 

Profitez-en pour manger un bretzel ! 

 

NB. J’adore la voix et l’accent d’Alfred Hitchcock lorsqu’il dit « LE SUSPENSE » !

PS. Rendez visite au site de nos consoeurs/confrères d’A voir à lire. Ce qu’ils font est chouette, alors autant se serrer les coudes : ça tient chaud ! 

* L’auteur précise qu’il s’agit ici d’un équipement de type informatique.