Lapins de cinéma #6

Le Coup du lapin (au cinéma) - Qui veut la peau de Roger Rabbit ? / La Folle Escapade

C’est un symbole païen de fécondité, qui matérialise, en nous attendrissant, le renouveau, la renaissance que représente la période de Pâques. Mais il est aussi ce qui se carapate et échappe à notre tentation de contrôle : une fuite hors de l’espace et du temps vers un ailleurs inconnu.

Alors, suivons la bête, des terriers souterrains à la surface de la terre, lorsqu’il se dessine à l’écran ou doit être deviné…

Qui veut la peau de Roger Rabbit ? de Robert Zemeckis (1988)

Plus qu’un lapin, un toon !

 

Hommage aux Films Noirs, hommage à l’âge d’or des cartoons (avec apparitions prestigieuses à la clef, dont Bugs Bunny), buddy movie, comédie, Qui veut la peau de Roger Rabbit ? est beaucoup de choses. Il ne faudrait donc pas le réduire à la prouesse technique et artistique qui permet à des acteurs de chair et de sang d’interagir avec des personnages dessinés… mais impossible de ne pas tout de même s’appesantir sur ce bluffant aspect de l’œuvre ! Non ? Si ?

OK, alors parlons bien, parlons lapin. Roger Rabbit est un lapin délicieux, certes distrait, naïf et maladroit, mais loin d’être crétin. Et puis Roger est amoureux de sa femme, la supposée infidèle Jessica. Ah, Jessica… Bref, Roger est attachant. Enfin, il est surtout super convaincant dans ses interactions avec Bob Hoskins qui joue le détective Eddie Vaillant ; non mais sérieusement, ça fonctionne toujours trente ans après !

 

Jenny Ulrich

La Folle Escapade (Watership Down) de Martin Rosen (1978)

Garennes mythiques

 

À part le Pan-Pan de Bambi, il n’y a pas pléthore de films sur des lapins « juste » lapins. Juste à poil(s), juste préoccupés par leur prochain repas, leur sécurité, leur reproduction… Eh bien, les lapins de La Folle Escapade sont de ceux-là. Ce qui n’implique pas que leur histoire soit simpliste, bien au contraire même !

Adapté d’une épopée littéraire à succès (Les Garennes de Watership Down de Richard Adams) par le réalisateur de l’éprouvant The Plague Dogs, La Folle Escapade narre les mésaventures d’un petit groupe de lapins en quête d’une nouvelle garenne. On passe en revue leur mode de vie en société, la rude hiérarchie au sein des terriers, ainsi que les dangers multiples auxquels ils doivent se montrer attentifs.

Par ailleurs, ce récit assez noir, malgré ses couleurs pastel, s’inscrit aussi au cœur d’une mythologie lagomorphe élaborée. Un aspect développé plus en profondeur dans le livre, forcément, mais le film contourne la limitation de temps par un habile traitement graphique. C’est beau.

 

Jenny Ulrich