L'interview minutée de Marie Monge, Stacy Martin et Tahar Rahim

Joueurs

“Il y a deux coups de feu dans le film (NDLR : au sens où on l’entend dans la restauration). Il y a le premier qui ouvre le film, filmé sur Dolly, dans un mouvement qui suit complètement celui du personnage de Stacy ; un mouvement qui -parce qu’il y a la mécanique de la Dolly- montre l’amplitude, mais aussi la régularité du travail d’une certaine manière. Et là (NDLR : à la 7’ minute, en plein second coup de feu), on est effectivement dans un autre moment du film : il y a l’énergie entre eux, il y a l’énergie d’Abel, et du coup on passe à l’épaule et on essaye d’être, plus, dans cette espèce de frisson d’adrénaline qui est déjà là, avant même que l’histoire d’amour ou l’aventure du film commencent complètement.“

 

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion.

L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça.

Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel.

On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD.

Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’ai aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.