L'interview minutée de Doria Tillier et Nicolas Bedos

Monsieur & Madame Adelman

“Je reviens juste sur ce que disait Doria, qui est très important, sur la difficulté qu’il y a à monter cette scène –enfin, très important pour nous ! Ca a été chiant… C’est qu’on aime à la fois les films de dialogues, et en même temps on voulait faire un film sans aucune espèce de complaisance. On voulait faire un film « jouissif, divertissant, efficace ». Et c’est pour ça, peut-être, que le film il est français, enfin européen, tout en étant structuré de façon un peu anglo-saxonne, avec de la musique, avec du visuel, avec des effets spéciaux et tout ça. C’est qu’il fallait réconcilier notre goût du dialogue, qu’on pourrait qualifier/caricaturer genre français, un peu théâtral ; et néanmoins faire un film qui bouge et qui voyage, qu’il y ait du rythme ! Voilà. Où quelqu’un d’aujourd’hui, de 14 ans, avec l’impatience d’internet, avec l’impatience du zapping, etc. ne s’emmerde pas une seconde –en tout cas on l’espère. Ca, c’était pas simple. Et cette scène était, à côté des autres, plus bavarde. Pardon, vous disiez ?“

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion.

L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça.

Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel.

On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD.

Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’ai aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.