L’interview azimutée de Lolita Chammah

Elle est actuellement sur la scène des Bouffes parisiennes dans Rabbit Hole (jusqu’au 31 mars) et à l’affiche cette semaine de Moi, Maman, ma mère et moi de Christophe Le Masne, aux côtés de Grégory Montel, Olivia Côte et Philippe Rebbot. Celle que l’on a découverte enfant au cinéma (Une affaire de femmes de Claude Chabrol), puis vue évoluer dans des univers d’auteurs inspirés (La Vie d’artiste de Marc Fitoussi, Les Bureaux de Dieu de Claire Simon, Memory Lane de Mikhaël Hers ou Les Coquillettes de Sophie Letourneur) poursuit sa traversée singulière avec un goût de l’éclectisme manifeste. Petit échange azimuté avec une jeune femme à l’écoute et au regard affûtés.

Talons haut ou talons plats ?

Talons hauts.

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Aimez-vous votre voix ?

Ça dépend. Parfois je l’aime, parfois je ne la supporte pas. Il arrive que sa gravité me pèse, que je la trouve trop solennelle.

La travaillez-vous ?

Oui, car je chante, mais c’est encore autre chose que la voix parlée. J’ai un projet d’album avec Isild Le Besco, qui a écrit des textes, et par ailleurs, je compose des chansons. J’adore chanter.

Le film qui vous met en joie ?

Mary Poppins. C’est très régressif comme choix, mais je suis très régressive comme fille !

Le plat de votre enfance ?

Les quartiers de pomme avec des cracottes de Saint-Môret devant Un amour de coccinelle ! C’était le plat du dimanche soir, quand mes parents ne savaient pas quoi nous faire à manger. Une vraie madeleine de Proust.

 

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Un son de la vie quotidienne qui vous émeut ?

Le rire de mon fils et le son de sa respiration.

Êtes-vous adepte de la promenade ?

Oui, dans tous les sens du terme. J’aime me promener au sens propre, et me promener dans les histoires que la vie nous raconte. C’est sans doute pour cela que je suis actrice. Être acteur, c’est se promener dans les histoires des autres et dans les siennes.

Avez-vous le sens de l’orientation ?

Absolument pas. Mais je ne me perds jamais. C’est paradoxal. Mais c’est pourquoi j’adore me perdre dans les villes : car je ne me perds pas, en fait !

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Aimiez-vous vous déguiser, enfant ?

Énormément ! C’était presque maladif. J’étais toujours déguisée, maquillée, bijoutée. Aujourd’hui encore, j’aime l’apparat. J’aime être une femme du matin, une femme du soir, j’aime me changer plusieurs fois dans la journée.

Votre fleur chérie ?

L’orchidée… Les hortensias aussi. Et la rose, pour son odeur.

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La scène la plus dingue que vous ayez eue à jouer ?

Elle est à venir.

Le rôle de vos rêves ?

Aujourd’hui, j’aimerais jouer le rôle d’une femme qui a un grand chagrin d’amour.

Votre juron favori ?

Merde.

Un cri de guerre ?

Le théâtre, être sur une scène est un cri de guerre.

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Votre premier geste le matin ?

Embrasser mon fils.

Quel effet vous fait la mer ?

C’est profondément essentiel pour moi. Ça me fait ressentir que le monde est vaste.

Votre dernière folie ?

La vie est une succession de petites ou grandes folies. Rien n’est normatif chez moi. Je suis ainsi faite, en tout cas.

Le comble du romantisme ?

Ce qu’on désire et ne peut toucher.

Qu’y a-t-il au-dessus de votre canapé ?

Un vidéoprojecteur.

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Votre truc pour contrer le trac ?

Pas grand chose. Je suis très traqueuse. Le trac me fait parler beaucoup avec les autres avant d’entrer en scène. Je ne peux rien y faire et je n’ai pas de truc.

Que vous dites-vous l’instant juste avant d’entrer sur scène ?

Que je fais un métier fou. Et ceci : « Comment est-il possible que je sois là ? Mais j’y suis. »

Quel rapport entretenez-vous avec votre portable ?

Un rapport doudouesque.

Coup de fil ou texto ?

Tout : coup de fil, WhatsApp, mail, texto. Re-coup de fil, re-WhatsApp, re-mail, re-texto.

Des mots qui résonnent en vous ?

Une phrase de Van Gogh, que j’aime beaucoup : « La normalité est une route pavée : on y marche aisément, mais les fleurs ne poussent pas ».

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Tintin ou Milou ?

Milou.