Mad Max : Fury Road

George Miller, réalisateur visonnaire

Ce soir, à 20h45 sur Ciné+ Frisson, c’est La Nuit Mad Max ! Redécouvrez Mad Max Fury Road et l’ensemble de la saga !


 

Ça y est : Mad Max est enfin de retour sur grand écran ! On peut dire qu’on aura eu le temps d’attendre cette suite (reboot ? remake ? les trois ?) tant espérée de la trilogie de George Miller. Il y eut d’abord les multiples annonces, notamment au début des années 2000, jamais concrétisées. Miller est, en effet, un réalisateur qui prend son temps (neuf longs-métrages en un peu plus de trente-cinq ans) et, qui plus est, s’est attaché à des projets complexes en matière de logistique ces vingt dernières années : deux Babe et deux Happy Feet, entreprises au long cours qui ont demandé de longs développements en technologie numérique. Sans compter le temps passé sur la pré-production de Contact, qui finira entre les mains de Robert Zemeckis. Le tournage, ensuite, annoncé comme très coûteux et qui s’est déroulé dans des conditions atmosphériques extrêmes, en 2012, suivi de reshoots en 2013, avant que le réalisateur entame un long processus de post-production.

Mais toutes les inquiétudes suscitées par les nouvelles sporadiques sur le tournage ont été totalement évacuées en juillet 2014, lors de la présentation de la première bande-annonce du film au cours du Comic-Con de San Diego. Depuis, la Warner a mis en place une redoutable campagne marketing, mettant toujours en avant le visionnaire George Miller (« Mastermind » en VO) au détriment des vedettes Charlize Theron et Tom Hardy. Ce terme de visionnaire, qui nous annonce un spectacle totalement inédit est intéressant. Car, si le cinéaste a signé à plusieurs reprises des suites au cours de sa filmographie, il a sans cesse surpris ses thuriféraires. Le metteur en scène est capable de passer des Sorcières d’Eastwick, fable cynique et acide d’après John Updike, à Lorenzo, bouleversant mélodrame inspiré d’une histoire vraie.

Il est également vrai que Babe 2 ne ressemble pas vraiment au premier (qu’il avait seulement produit) et que chaque Mad Max a peu de choses à voir avec le précédent. Le premier opus était un film de vengeance au ton novateur, à la fois inspiré par le théâtre, le western italien et l’esthétique cuir des films de Kenneth Anger. Le second, au scénario minimaliste, représente peut-être encore aujourd’hui la quintessence du cinéma d’action, détaché de toute contingence narrative ou psychologique. Il est également le préféré des fans, celui-ci qui synthétise le plus l’esprit de la saga. Le troisième volet, enfin, reste mal aimé, peut-être parce qu’il se rapproche plus d’un cinéma d’aventures classique : les paysages désertiques et la musique de Maurice Jarre lui donnent en effet un faux air de Lawrence d’Arabie.

Ce nouveau volet doit finalement résoudre une équation en apparence insoluble : conserver l’essence de l’esprit Mad Max (éviter notamment la surabondance d’images de synthèse qui caractérise le cinéma d’action contemporain) tout en offrant, forcément, quelque chose de neuf et de spectaculaire. On compte sur ce film pour nous en apporter la preuve et, pourquoi pas, offrir à Miller une place bien méritée aux côtés de James Cameron et Peter Jackson, autres grands démiurges du Hollywood contemporain.