Split

Come-back

Après Sixième Sens (1999) et Incassable (2000), il était pour certains un génie. Le fils prodigue du cinéma fantastique américain. Quand sont sortis Phénomènes (2008), puis Le Dernier Maître de l’air (2010), on a crié à l’esbroufe, au suicide artistique. Et tandis qu’avec After Earth (2013), on était prêt à sonner le glas de sa filmographie, voilà que M. Night Shyamalan ressuscite. Oh, sans tambour ni trompette – le réalisateur n’a jamais été un grand virtuose -, mais avec néanmoins ce talent pour les histoires bien construites, qu’on lui avait presque oublié. The Visit, en 2015, annonçait ce renouveau, et Split nous le confirme. On retrouve ainsi, dans cette histoire de jeune fille captive d’un ravisseur aux multiples facettes, le talent du réalisateur pour traiter des récits fantastiques à la manière de thrillers psychologiques. Bien sûr, inutile d’y chercher une présentation réaliste du trouble dissociatif de l’identité (TDI, dont serait victime le personnage principal), tout cela tient davantage du prétexte. Mais qu’importe. James McAvoy s’en donne à cœur joie et campe une dizaine de personnages différents et bien marqués. Il fait le spectacle, et c’est d’autant plus efficace que l’outrance de McAvoy tranche avec le travail psychologique intériorisé tout en silences et en retrait de sa captive, Anya Taylor-Joy. Enfin, que serait le hitchcockien Night Shyamalan sans ses récits à surprises, et ceux qui avaient apprécié Le Village pour ces ressorts cinématographiques ne seront pas déçus. Welcome back, Mr. Shyamalan.