Interstellar

Un voyage d’amour

Interstellar est à retrouver CINE+ A LA DEMANDE. Interstellar est programmé dans le cadre de la manifestation « La science fait son Cinéma » soutenue par le ministère de la recherche et de l’enseignement supérieur.

Le réalisateur de Inception et de The Dark Knight voyage dans le temps et l’espace pour y rencontrer l’Homme. Une harassante odyssée existentielle.

L’homme a parcouru les terres, les mers, les airs. L’homme a conquis la lune, arpenté l’univers, rêvé l’espace, pensé l’au-delà du monde. L’homme est un voyageur du monde et un explorateur de sa condition, un découvreur et un questionneur.
Partant, du sol aux étoiles, de la terre au ciel, la trajectoire d’Interstellar parcourt à son tour les voyages de la philosophie : la science et la métaphysique diront-elles enfin à l’homme qui il est et où il sera conduit ? Christopher Nolan, sur ce point, n’aura jamais manifesté autant d’ambition qu’avec cette odyssée existentielle portant au  cinéma cette très ancienne question de la place de l’homme dans l’univers. Dans le moindre espace de son neuvième long-métrage, le réalisateur britannique fournit une quête de sens, avec son épaisse matière scientifique, théorique, symbolique. Une somme de pensées conséquente, tout à la fois passionnante et exaltante, boursouflée et éreintante, et c’est sans doute la seule limite du film, ployant sous la démesure d’un inépuisable questionnement – son trou noir. Sur une terre de poussière, les hommes à bout de souffle cherchent leur salut en levant les yeux vers les étoiles. Dans les grands espaces inconnus et dans des espaces-temps nouveaux, Matthew McConaughey pilote une mission spatiale de la dernière chance, à la recherche de lointaines planètes à conquérir pour sauver l’humanité.

Cette dimension de fable écologique de fin du monde pourrait destiner Interstellar au registre du cinéma de l’aventure spatiale émaillée de péripéties apocalyptiques et d’avanies techniques, de rencontres d’autres types et de découvertes de possibles vies extraterrestres. Mais Interstellar s’en écarte à chaque instant, renonçant à l’action même comme véhicule de l’histoire. Car tel n’est pas le projet de Nolan, en dépit de l’attention extrême portée au spectacle de l’image, à la puissance de sa distraction visuelle, à un lyrisme vertigineux amplifié par la musique de Hans Zimmer.
Tout ramène le film à l’homme et à sa propre finitude, donc à son évidente tragédie. Et voilà sans doute pourquoi le film tout entier, par-delà son discours de science, de raison, de théories et d’hypothèses, ne cesse de réarmer le mélodrame du drame familial et intimiste, resserré autour de Matthew McConaughey, père déchiré par la séparation d’avec sa fille et son fils, et mû dans le même temps par l’impérieuse nécessité d’accomplir un devoir et un sacrifice qui le dépassent, pour le bien de tous, le sauvetage de l’humanité même qui portera le salut de ses propres enfants.
Dans les pleins du vide infini, la vastitude étoilée, Christopher Nolan glisse dans les plis du récit un poème de Dylan Thomas. Et l’écho murmuré de l’amour se déplie, dans l’espace et dans le temps. Interstellar est aussi cela : un grand film amoureux de réenchantement et d’émerveillement.

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