Fidèle à sa réputation, la Quinzaine s’annonce défricheuse et frondeuse

Cannes 2022

Allant chercher aussi bien au centre qu’aux marges, les programmateurs de la Quinzaine des Réalisateurs déroulent un programme qui fait envie à plus d’un titre.

Il va encore être difficile cette année de se partager entre la Sélection officielle et La Quinzaine des Réalisateurs, tant les deux programmations s’annoncent riches en films attendus. 

Si quelques surprises doivent encore être annoncées pour la Sélection officielle (et pourquoi pas Disappointment Blvd. D’Ari Aster avec Joaquin Phoenix ?), la Quinzaine des Réalisateurs vient de révéler le contenu de sa programmation 2022.

On commence avec le panorama français, qui, à défaut de surprises majeures, est riche de réalisatrices et réalisateurs attendus. Alice Winocour, Mia Hansen-Love, Philippe Faucon, Thomas Salvador ou encore Léa Mysisus viendront y présenter leurs dernières œuvres. Ce très solide escadron est rejoint par une débutante, et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit d’Annie Ernaux, qui a signé avec son fils David une première œuvre au titre fragile et intimiste, Les Années super-8. La romancière est l’une des neuf primo-réalisateurs ou réalisatrices de cette sélection toujours défricheuse.

Fidèle à sa réputation, elle offre également une place aux francs-tireurs et aux poètes, comme Véréna Paravel et Lucien Castaing-Taylor (Leviathan, Caniba), qui viendront présenter De humani corporis fabrica, Joao Pedro-Rodrigues, qui accompagnera Fogo-Fatuo, Lionel Baier qui étend sa géographie cinématographique avec La Dérive des continents (au Sud), mais aussi Anna Rose Homer, de retour au cinéma sept ans après le troublant The Fits, pour God’s Creatures (coréalisé avec sa monteuse et coscénariste Saela Davis).

Pour encadrer cette Quinzaine prometteuse, deux œuvres que l’on attend très fort : l’ouverture avec L’Envol de Pietro Marcello, une des plus singulières voix du cinéma contemporain, dont le Martin Eden reste durablement imprimé sur nos rétines, et pour la clôture, Le Parfum vert de Nicolas Pariser, dont la culture et l’intelligence embellissent la production française de ces dernières années.