La Semaine de la Critique crépite

Cannes 2022

La 61e édition de la Semaine de la Critique s’annonce électrique, éclectique et pop, avec de la jeunesse, de la peau, de la musique, de l’animation, Julianne Moore, Jesse Eisenberg, Leila Hatami, Blanche Gardin, Laurent Lafitte, Paul Mescal, Karim Leklou et Oliver Sim.

 

Pour sa première édition en tant que déléguée générale, Ava Cahen a levé le voile ce mercredi sur les vingt-quatre films qui vont envahir le grand écran de la section parallèle cannoise, 61e du nom, du 18 au 26 mai prochain. La cuvée 2022, concoctée avec ses deux comités dédiés au long et au court-métrage, fait miroiter de prometteuses découvertes, tout comme son affiche évoque la magie. On y admire une image onirique de Sous le ciel d’Alice de Chloé Mazlo (Label Semaine de la critique 2020), projetée sur un corps généreux.

Sur les vingt-quatre opus annoncés, on compte onze longs et treize courts-métrages, dix réalisatrices et quatorze réalisateurs, quinze pays, deux seconds longs-métrages (Goutte d’Or de Clément Cogitore et Next Sohee de Jung July), et neuf premiers longs en lice pour la très convoitée Caméra d’or, récompense couronnant une première œuvre des différentes sections. La relève s’avère toujours en masse dans cette Semaine à l’affût des nouveaux regards, des rites intrigants de Nos cérémonies du Français Simon Rieth au road movie amoureux Imagine (Tasavor) de l’Iranien Ali Behrad.

Les films en compétitions seront soumis à l’appréciation du jury présidé par la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania (Le Challat de Tunis, La Belle et la meute, L’Homme qui a vendu sa peau), et également composé de l’actrice franco-grecque Ariane Labed, du réalisateur islandais Benedikt Erlingsson (Woman at War), du directeur de la photographie belge Benoît Debie, et du journaliste sud-coréen et délégué général du festival de Busan Huh Moon-yung.

Au menu de la programmation, l’animation revient en force avec les trois courts Ice Merchants de João Gonzalez, It’s Nice in Here de Robert-Jonathan Koeyers et Scale de Joseph Pierce, de l’évasion à la réalité humaine. Mais aussi avec Céline Devaux qui, pour son premier long introspectif Tout le monde aime Jeanne, tisse la prise de vues réelles avec le dessin animé, pour mieux décrire la voix intérieure de son héroïne campée par Blanche Gardin.

Outre sa mission de révéler des cinéastes du monde entier, la Semaine perpétue son fil rouge de confirmation et de fidélité. Ainsi, elle ouvre à nouveau ses bras à Clément Cogitore qui, après le lointain Ni le ciel ni la terre (2015), revient avec le parisien Goutte d’Or ; à Yann Gonzalez qui, après le long Les Rencontres d’après minuit (2013) et le court Les Îles (2017), est de retour avec un autre délire court, Hideous ; et à Emmanuel Gras qui, après son Grand Prix pour Makala (2017), et la récente sortie en salle d’Un peuple, ressurgit avec le court organique Amo.

Dans le prolongement de cette filiation, deux cinéastes déjà distingué.e.s à la Semaine avec leurs courts, puis dans le programme d’accompagnement vers le long-métrage Next Step, ont l’honneur de voir leur premier long au menu de la compétition 2022. Ce sont la Franco-portugaise Cristèle Alves Meira qui, après Campo de viboras (2016) et Invisivel Heroi (2019), offre son Alma Viva, et le Finlandais Mikko Myllylahti qui, après Le Tigre (2018), est attendu avec The Woodcutter Story.

Enfin, pour lancer le bal, la section parie sur les débuts dans la mise en scène de l’acteur états-unien Jesse Eisenberg, via le duo mère-fils promis drolatique de When You Finish Saving The World, avec Julianne Moore et Finn Wolfhard. Venu comme acteur en 2019 avec le dystopique Vivarium de Lorcan Finnegan, on lui souhaite la même inspiration lumineuse que celle des interprètes novices derrière la caméra Paul Dano (Wildlife, 2018), Hafsia Herzi (Tu mérites un amour, 2019) et Sandrine Kiberlain (Une jeune fille qui va bien, 2021), précédemment à l’honneur de la Semaine de la Critique. Rendez-vous le 18 mai sur la Croisette.

Sélection de la 61e Semaine de la Critique 

Compétition :

Longs-métrages
Aftersun de Charlotte Wells
Alma Viva de Cristèle Alves Meira
Dalva d’Emmanuelle Nicot
La Jauria d’Andrés Ramirez Pulido
The Woodcutter Story (Metsurin tarina) de Mikko Myllylahti
Nos cérémonies de Simon Rieth
Imagine (Tasavor) d’Ali Behrad

Courts-métrages
Canker de Lin Tu
Les Créatures qui fondent au soleil de Diego Céspedes
Cuerdas d’Estibaliz Urresola Solaguren
Ice Merchants de João Gonzalez
I Didn’t Make it to Love Her d’Anna Fernandez de Paco
It’s Nice in Here de Robert-Jonathan Koeyers
Sur le trône de Xerxès d’Evi Kalogiropoulou
Raie Manta d’Anton Bialas
Regarde-moi de Shuli Huang
Swan dans le centre d’Iris Chassaigne

Séances spéciales :

Longs-métrages
When You Finish Saving The World de Jesse Eisenberg (Ouverture)
Goutte d’Or de Clément Cogitore
Tout le monde aime Jeanne de Céline Devaux
Next Sohee de Jung July (Clôture)

Courts-métrages
Amo d’Emmanuel Gras
Hideous de Yann Gonzalez
Scale de Joseph Pierce