Lorsque Astrid (Valérie Donzelli), riche héritière, apprend qu’un alto Stradivarius est mis aux enchères, elle entrevoit enfin la possibilité de compléter le quatuor rêvé par son défunt père, deux décennies plus tôt… Reste à acquérir l’instrument, réunir les musiciens, raviver l’intérêt du compositeur et financer ce concert unique. Mais, bien sûr, quand « y a plus qu’à », c’est là que ça se complique !
Jouant parfaitement le jeu de l’interview minutée pour raconter sans déflorer Les Musiciens, le réalisateur Grégory Magne s’arrête sur un joli détail à la 42’ minute, souligne l’autre sujet important de son film, à savoir la vaste question de l’héritage — le premier, bien visible et audible, étant évidemment la musique. Il se réjouit aussi de la participation de son compère des tout débuts, Grégory MontEl (et non MontIel ;), et profite de chaque étape pour louer, plus largement, l’ensemble de ses équipes, aussi bien artistiques que techniques. À tournage heureux, film heureux.
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.