Été 2024, Blandine (Blandine Madec) vient passer une semaine à Paris pour assister aux JO, revoir sa demie-sœur (India Hair) et fêter l’anniversaire de sa nièce (Lou Deleuze), qu’elle ne connaît pas encore. Mais ces vacances soigneusement planifiées s’annoncent, dès l’arrivée, contrariées — sans que cela semble affecter outre mesure la très adaptable jeune femme.
Les couleurs sont pimpantes, le personnage et ses péripéties flirtent avec le burlesque, mais le fond se révèle en demie-teinte : tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes, il y a de la solitude, de l’injustice, de l’incompréhension. Le film gagne ainsi en subtilité à mesure que l’on perce la surface de l’opaque Blandine.
Au micro de l’interview minutée, Valentine Cadic, réalisatrice de ce Rendez-vous de l’été, évoque les déambulations de son héroïne, mêlant documentaire et fiction ; elle parle de la musique qui accompagne ses images ; elle revendique de montrer un personnage qui puisse être fort sans être violent. Comme le système ne balaye pas tout, elle mentionne aussi la présence dans son film de la nageuse Beryl Gastaldello et du collectif Le revers de la médaille. Tandis qu’une petite souris s’invite dans l’échange…
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.